Bernard Gaborit

Eric BEZICOT : Bonjour Bernard. Tout d’abord, un grand merci d’avoir répondu à ma proposition de faire une ballade en moto ensemble. En effet, lorsque tu nous as contacté en nous mentionnant que tu es motard, nous nous sommes dit qu’il devait y avoir d’autres motards qui pourraient se reconnaître et plus largement montrer que malgré la laryngectomie, on peut poursuivre ses activités favorites. D’où l’idée de cette ballade, étant moi-même motard. Mais commençons par le principal, comment vas-tu 9 mois après ton opération ? Pour ma part, je te trouve en pleine forme !

Bernard Gaborit: Je me porte très bien. L’équipe ORL du CHU de Rouen qui s’est chargée de moi et de mon suivi a été formidable. Je me suis vite remis de cette longue opération effectuée mi novembre 2018. Ma radiothérapie et ma chimiothérapie effectuées au centre de cancérologie de Rouen se sont terminées fin février. J’ai pu reprendre le sport début mars 2019 de façon assidue, ’une heure par jour, vélo et rameur. J’ai repris la moto courant mai et j’ai parcouru depuis des milliers de kilomètres.

Eric BEZICOT : Tu m’as parlé également de tes autres talents de pilotage, tu continues ou penses continuer à voler en ULM ?

Bernard Gaborit: J’ai repris le pilotage ULM début septembre après avoir obtenu en juillet mon certificat médical d’aptitude. D’abord avec mon instructeur pendant une demi heure car j’avais un peu d’appréhension. Les exercices et atterrissages se sont très bien passés je n’avais rien perdu techniquement. J’ai ensuite pu piloter seul.

Eric BEZICOT : Je trouve que c’est un beau message d’espoir pour les personnes qui doivent se faire ou qui sont opérées. Quelles sont tes activités que la laryngectomie a affecté ?

Bernard Gaborit: Les activités d’eau sont proscrites. J’en n’étais pas un fan. J’allais très peu à la piscine. Toutefois j’ai regretté pendant les vacances de ne pas pouvoir nager le long des berges. Pour le bricolage je prends des précautions supplémentaires pour me protéger de la poussière et des effluents des produits chimiques manipulés. À part cela et quelques légères contraintes liées aux soins, ma vie et activités n’ont pas été affectées.

Eric BEZICOT : Quelles sont tes impressions concernant le nez artificiel ou ECH CYRANOSE®, depuis que tu le portes? ..., Juste après ton opération à l’hôpital je crois?…Remplit ’il bien son rôle aussi bien dans ta vie de tous les jours que dans tes loisirs?

Bernard Gaborit: J’ai eu le témoignage de plusieurs personnes de mon entourage, ayant connu des proches ou des amis laryngectomisés dans les années 80-90. De leur témoignage j’en ai conclu que le nez artificiel était une avancée formidable. J’en suis équipé depuis mon dixième jour d’hospitalisation. Je me suis habitué à mes nouvelles conditions. Le nez n’est pas pénalisant, il faut l’apprivoiser, bien l’entretenir journalièrement, et vérifier souvent sa fixation. Sa fixation demande plus d’attention lorsque l’on est équipé d’une prothèse phonatoire.

Eric BEZICOT : Nous arrivons à la fin de cette interview après cette belle ballade, aimerais tu ajouter autre chose (sur Ceredas, le service, etc.. ?)

Bernard Gaborit: Quand j’ai repris la moto j’avais un problème avec mon nez, j’ai envoyé un mail au service client de Ceredas. Je m’attendais à avoir une réponse du service client et J’ai eu la surprise d’avoir une réponse directe du responsable de la société motard lui-même, et j’ai pu résoudre mon problème. Nous avons ensuite continué à communiquer et entrepris cette balade moto. J’ai également eu l’occasion de téléphoner au service client, j’ai été bien reçu, écouté, et obtenu les réponses à mes questions. J’ai l’impression que Ceredas est une grande famille.

Eric BEZICOT : Encore un grand merci Bernard pour cette ballade et ce message plein de dynamisme et d’espoir !